Qui n’a encore jamais vu (et entendu) Blackthread en concert serait assez surpris de la teneur générale de ce nouveau projet solo emmené par Pierre, ancien bassiste et chanteur de One Second Riot – il semble en effet que le duo ait cessé toute activité, ce qui est fort dommage, ici on était franchement fan de la musique de ces deux garçons et décidemment l’été 2009 a été singulièrement fatal aux groupes lyonnais.
A base de boucles, d’un peu de basse, de synthétiseur, d’une boite à rythmes minimale, de quelques effets cheap et de chant, Blackthread construit une musique fragile, presque flottante, à l’armature légère et aux ambiances plutôt tristes, émouvantes pour le moins. Pas vraiment chantées, presque en mode spoken words, les compositions de Blackthread explorent plus en avant une piste déjà partiellement empruntée par One Second Riot sur Brautigan, un titre très narratif du seul et unique album du duo. Après une petite année de bricolage en appartement et d’essais dans son salon, Blackthread a enchaîné sur une dizaine de concerts – essentiellement entre Paris et Lyon – puis sur un premier enregistrement entièrement autoproduit. Illustration signée Amandine Urruty, sérigraphie par Madame Lapin, lettrage enfantin, ce premier mini album de neuf titres est emballé dans un cartonnage recyclé. Un beau petit objet qui derrière ses allures propres et soignées recèle une personnalité musicale affirmée, une tension latente et quelques bonnes surprises.
A base de boucles, d’un peu de basse, de synthétiseur, d’une boite à rythmes minimale, de quelques effets cheap et de chant, Blackthread construit une musique fragile, presque flottante, à l’armature légère et aux ambiances plutôt tristes, émouvantes pour le moins. Pas vraiment chantées, presque en mode spoken words, les compositions de Blackthread explorent plus en avant une piste déjà partiellement empruntée par One Second Riot sur Brautigan, un titre très narratif du seul et unique album du duo. Après une petite année de bricolage en appartement et d’essais dans son salon, Blackthread a enchaîné sur une dizaine de concerts – essentiellement entre Paris et Lyon – puis sur un premier enregistrement entièrement autoproduit. Illustration signée Amandine Urruty, sérigraphie par Madame Lapin, lettrage enfantin, ce premier mini album de neuf titres est emballé dans un cartonnage recyclé. Un beau petit objet qui derrière ses allures propres et soignées recèle une personnalité musicale affirmée, une tension latente et quelques bonnes surprises.
Très loin de toute rhétorique noise et de toute explosion hardcore, Blackthread pratique ce qu’il est bien convenu d’appeler de la chanson. Textes (uniquement) en anglais, voix en avant, arrangements minimaux ainsi que mixage soulignant toujours la primauté vocale et durée des compositions assez courte, comme autant de vignettes sonores s’arrêtant dès que les derniers mots finissent eux aussi de résonner. La séduction opère immédiatement malgré (grâce à ?) une absence totale de joliesse et d’enjouement. Ici c’est le recueillement, le recroquevillement voire la prostration qui priment et en écoutant Blackthread on a l’impression d’assister à la naissance maladroite d’un petit animal, à l’éclosion d’une fleur encore toute froissée, à la mue d’un insecte tout étourdi par une nouvelle vie inconnue.
C’est que cette musique chétive, presque instantanée tellement les titres ont du mal à atteindre les 2 minutes 30, a tout du passage, du franchissement : celui d’une porte entre deux pièces ou de l’ombre d’un mur à la lumière d’un lampadaire, du sommeil à l’état de veille. Pourtant les éléments de la musique de Blackthread semblent avoir été tous précisément placés, agencés avec une minutie maniaque et subtile et un sens mélodique très à-propos (bonne utilisation du synthétiseur). Les détails ont tous de l’importance, un sample d’un célèbre titre de jazz par ici, des notes de piano par là ou des percussions aux sonorités chaudes. La petite poésie – petite mais immanquable – qui se dégage de ces neuf titres est émouvante et vous gratouille les sens, lancinante mais gênante ce qu’il faut, interpellante donc. Un très bon début.
C’est que cette musique chétive, presque instantanée tellement les titres ont du mal à atteindre les 2 minutes 30, a tout du passage, du franchissement : celui d’une porte entre deux pièces ou de l’ombre d’un mur à la lumière d’un lampadaire, du sommeil à l’état de veille. Pourtant les éléments de la musique de Blackthread semblent avoir été tous précisément placés, agencés avec une minutie maniaque et subtile et un sens mélodique très à-propos (bonne utilisation du synthétiseur). Les détails ont tous de l’importance, un sample d’un célèbre titre de jazz par ici, des notes de piano par là ou des percussions aux sonorités chaudes. La petite poésie – petite mais immanquable – qui se dégage de ces neuf titres est émouvante et vous gratouille les sens, lancinante mais gênante ce qu’il faut, interpellante donc. Un très bon début.