Continuons un peu de parler de Birchville Cat Motel et plus précisément de l’album publié en commun avec les Yellow Swans en 2006 (sans titre et chez Important records). La première précision -et sûrement la plus essentielle- c’est que ce disque a été enregistré en Nouvelle Zélande pendant l’année 2005 : pas d’échanges de fichiers son via internet, du vrai bordel en commun, du kolkhoz bruitiste à trois en prise directe et sans les lenteurs inhérentes à l’éloignement géographique (même avec l’aide des nouvelles technologies…). Donc, pour une fois, il s’agit d’un vrai disque et pas d’un assemblage ou d'un remix de matériaux enregistrés séparément.
La deuxième précision d’importance concerne l’artwork qui reprend le type de visuels utilisés par Campbell Kneale pour son propre label, Celebrate Free Phenomenon : si ce n’est pas du papier peint pour pépés et mémés je me demande bien ce que cela peut être et effectivement le néo-zélandais est crédité comme Saint Maclou, le grand patron des frises à fleurs, dans les maigres notes intérieures. Enregistrement à domicile et responsabilité de la pochette pour Birchville Cat Motel, est ce que cela signifie que les Yellow Swans ont du se contenter de faire tapisserie ? En fait pas vraiment. Le premier titre, Terminal Saints, qui est le plus nuancé et le plus détaillé, porte la marque des productions solo de Campbell Kneale mais globalement ce sont les californiens Pete Swanson et Gabriel M. Saloman qui l’emportent haut la main -sur le deuxième et dernier titre Marble Carcass cela ne fait aucun doute.
La deuxième précision d’importance concerne l’artwork qui reprend le type de visuels utilisés par Campbell Kneale pour son propre label, Celebrate Free Phenomenon : si ce n’est pas du papier peint pour pépés et mémés je me demande bien ce que cela peut être et effectivement le néo-zélandais est crédité comme Saint Maclou, le grand patron des frises à fleurs, dans les maigres notes intérieures. Enregistrement à domicile et responsabilité de la pochette pour Birchville Cat Motel, est ce que cela signifie que les Yellow Swans ont du se contenter de faire tapisserie ? En fait pas vraiment. Le premier titre, Terminal Saints, qui est le plus nuancé et le plus détaillé, porte la marque des productions solo de Campbell Kneale mais globalement ce sont les californiens Pete Swanson et Gabriel M. Saloman qui l’emportent haut la main -sur le deuxième et dernier titre Marble Carcass cela ne fait aucun doute.
Terminal Saints démarre assez bas au niveau du volume sonore et de l’échelle de densité : on a largement le temps de discerner et d’apprécier tous les sons, les plaintes métalliques comme des vieux rouages tout rouillés, les stridences, les modulations de larsens, les vagues parasitaires. Derrière il y a toujours un ou plusieurs détails d’un calme et d’un stabilité en complète opposition avec le reste : quelques notes de guitare au son clair par exemple ou des voix, fantomatiques mais pas réellement menaçantes, ce sont celles des deux Yellow Swans. Il y a une fréquence continue pendant toute cette première partie, on dirait presque un orgue dont une touche serait restée bloquée et dont le son serait saturé. Sans atteindre le degré de densité et d’occupation du terrain auditif habituel aux californiens, on est loin également de la respiration cosmique chère à Birchville Cat Motel : l’espace sonore est rempli et bien rempli. L’intervention d’une guitare -blindée de saturation cette fois ci- change la mise. On frise désormais le drone doomesque cher à Sunn et compagnie, mais en plus acidifié. Terminal Saints prend alors un virage plus incantatoire et torturé sans laisser plus de place à d’éventuelles aérations du propos. Un son cristallin entêtant vient toutefois rappeler que c’est bien en Nouvelle Zélande que ce disque a été enregistré.
Marble Carcass démarre à blocs et ne sortira jamais de la zone rouge. C’est du lourd, du massif, du qui fait mal : la bonne vieille méthode harsh qui consiste à saturer les sens pour en faire ressortir des nuances harmoniques complètement insoupçonnées au départ. Un titre qui s’écoute très fort et qui plait forcément aux amateurs de CCCC/Hijo Kaidan et consort mais avec une différence de taille : on n’y décèle aucune trace de volonté d’autodestruction, tout nihilisme en est absent -faire du bruit est une question ludique, presque une plaisanterie, pas un manifeste.