Mick Harris va beaucoup mieux, merci pour lui. Trois mois après la venue de Scorn pour le Riddim Collision (festival, oserais-je le rappeler, organisé tous les ans par Jarring Effects et, au passage, 2008 en verra la dixième édition), le monstre est déjà de retour. Malgré une prestation plutôt courte la fois précédente et malgré le froid ce jour là au marché de gros -ni plus ni moins qu’une friche industrielle avec des bâtiments tout en longueur et en courants d’air- Mick Harris avait bien réchauffé tout le monde, chaloupé les esprits et donner des picotements dans les colonnes vertébrales. Sa venue au Sonic était donc le genre de date à marquer d’une croix rouge sur un calendrier de la poste, le bonhomme étant paraît il particulièrement motivé à l’idée de jouer sur une péniche.
Après une longue traversée du désert, un silence discographique inquiétant de cinq années et bien qu’il ait à la dernière minute annulé une session studio initialement prévue au mois de janvier avec John Zorn et Bill Laswell devant marquer la première réunion du Painkiller originel depuis des années, le bonhomme a retrouvé le sourire, peut à juste titre s’enorgueillir d’avoir publié en 2007 l’un des meilleurs albums de Scorn, s’est au passage retrouvé catapulté parrain d’une chapelle electro -le dubstep- alors qu’il n’en demandait sûrement pas tant (les joies du marketing je vous dis). Il s’est également remis à la batterie pour effectuer quelques dates avec Black Engine… alors que demande le peuple ? Un énorme concert de Scorn avec des basses sismiques et des rythmiques qui cisaillent, du down tempo industriel à s’en arracher les vertèbres et les cordes vocales.
Après une longue traversée du désert, un silence discographique inquiétant de cinq années et bien qu’il ait à la dernière minute annulé une session studio initialement prévue au mois de janvier avec John Zorn et Bill Laswell devant marquer la première réunion du Painkiller originel depuis des années, le bonhomme a retrouvé le sourire, peut à juste titre s’enorgueillir d’avoir publié en 2007 l’un des meilleurs albums de Scorn, s’est au passage retrouvé catapulté parrain d’une chapelle electro -le dubstep- alors qu’il n’en demandait sûrement pas tant (les joies du marketing je vous dis). Il s’est également remis à la batterie pour effectuer quelques dates avec Black Engine… alors que demande le peuple ? Un énorme concert de Scorn avec des basses sismiques et des rythmiques qui cisaillent, du down tempo industriel à s’en arracher les vertèbres et les cordes vocales.
La mauvaise nouvelle du début de soirée c’est que les subs ont pété dans l’après midi. L’équipe de Jarring Effects qui organise le concert est partie chercher du matériel de remplacement, il est impossible d’envisager un tel concert sans basses. Le public arrive petit à petit mais le timing est serré : la première formation commence alors que la salle se remplit. Je suis incapable de dire s’il s’agissait de Led Piperz ou de Flatmate, plusieurs personnes très bien intentionnées essayeront à plusieurs reprises de m’expliquer qui est qui fait quoi mais non je m’embrouille, je confonds et en plus j’ai décidé de ne faire aucun effort. Pourtant à plusieurs reprises je remarque qu’il y a du son, un passage bien dub couplé avec un bpm rapide en arrière plan me plait bien, j’ai presque envie de gigoter et je reprends un verre.
L’organisateur avait prévenu : Scorn jouera en milieu de programme et pendant une heure et demi. J’ai entendu parler de prestations qui s’étaient terminées par un gros final ambiant/drone electro, un peu ce que Mick Harris avait essayé de faire au Riddim Collision mais visiblement plus longuement, avec des nappes de son bien lourdes, dans la droite lignée de Lull. En attendant les réjouissances, placement obligatoire devant la scène mais pas trop, histoire de bien profiter de la puissance sonore.
Mick Harris a effectivement bien joué pendant une heure et demie. Comme avec l’âge j’ai une forte tendance à devenir complètement sourd, je n’ai pas trouvé le concert horriblement fort : de bonnes basses, des beats métalliques qui claquent, de la bidouille en direct bien amenée. Peut être l’effet de surprise en moins par rapport à la dernière fois puisque justement cette dernière fois est encore relativement récente. Mais je me suis fait avoir, comme beaucoup, par la construction du set. Le début est des plus minimalistes et dépouillés, tout se passe littéralement dans la rythmique, sèche, spartiate mais écrasante, ces coups d’enclume dans la tête et l’impossibilité cette fois de refuser de bouger. Vient le premier moment de bravoure -il y en aura plusieurs pendant le concert- avec une montée uniquement orchestrée à partir de sons aigus/médiums, même pas le temps de comprendre quoi que ce soit que rythme et basse ont repris le dessus. Un petit plantage plus loin, c’est un passage à la limite de Merzbow qui scotche. Le temps passe et je ne le sens pas, Mick Harris non plus apparemment puisqu’il vient de se lancer dans une nouvelle ascension dont il a le secret, quelques cris dans le public, Tit’o de Picore et Uzul Prod passe sur le côté de la scène pour faire signe à Mick Harris qu’il faut qu’il termine bientôt son set, encore une grosse poussée de Scorn et donc pas de final ambiant ce que finalement je ne regrette absolument pas. Une heure et demi de bonheur.
Toutes ces émotions méritent bien un remontant. Deux gars s’installent derrière la console de son et des laptops, beaucoup de personnes sont déjà sorties pour s’engoudronner les trachées pulmonaires, un bon nombre d’entre elles ne reviendra pas ce qui fait que cette dernière partie jouera devant beaucoup moins de monde. Pour ma part je ne m’approcherai pas une seule fois de la scène, me contentant de constater de loin que toutes celles et ceux qui se sont amassés devant ont vraiment l’air d’aimer ça et de prendre du bon temps. Encore une fois la question se pose, Led Piperz ou Flatmat ? La réponse se perd à nouveau dans la conversation, ma stupidité assumée et ma surdité n’ayant fait qu’empirer au cours de la soirée. J’attends sans raison que la musique cesse, que tous les gens s’en aillent, que les derniers verres se vident et que même mon compagnon d’insouciance ne se décide lui aussi à partir. Demain ça va être dur.