vendredi 27 juillet 2012

X-Ray Vision / self titled





Et voilà. A ma connaissance voici le seul et unique disque de surf music pure et dure publié dans le monde depuis le début cette année 2012 et comme par hasard c’est Rock’n’Roll Masturbation qui en a eu l’idée – avec l’aide bienveillante et salutaire de Dangerhouse records, fort heureusement. Cela en dit long sur la désinvolture et l’inconscience d’un groupe basé au milieu de nulle part (en gros entre Lyon et Vienne) et qui dépoussière avantageusement une musique pas loin d’être soixantenaire mais dont la flamme est régulièrement entretenue par quelques illuminés notoires et autres fondus, Man Or Astroman ? par exemple.
X-RAY VISION est de cette trempe là, celle des groupes au kitsch assumé, alignant les œillades, les citations et les salto-arrières dans le temps. Car voici revenu le temps des soucoupes volantes en carton alvéolé, des monstres en pâte à modeler, des bagnoles chromées jusqu’au carburateur, des garçons gominés jusqu’à la raie des cheveux et des filles en jupes trapèze. La liste des références (principalement aux années 50 et également 60 mais pas seulement) est vraiment longue, peut-être certaines sont-elles involontaires – ma conseillère technique préférée m’indique par exemple que lorsqu’elle était très jeune elle écoutait souvent un groupe de psycho revivaliste portant ce même nom de X-Ray Vision – et les reprises sont légion : le génial Ace Of Spades de Link Wray, Wayward Nile des Chantays  (mouhaha hahaha) ou le thème principal de The Persuaders (Amicalement Vôtre en froglish) composé par John Barry.
A ce propos quelques samples de dialogue de films ou autres viennent émailler le tout, ambiance cinéma du dimanche soir garantie et c’est drôle même lorsqu’on entend la voix de l’horrible Louis De Funès extraite de Fantômas et en train de cabotiner – mais cela permet surtout d’entendre une bonne version du Theme From Fantômas composé par Michel Magne.
A la base X-Ray Vision était un quartet : deux guitaristes experts dans ces sons typiques, gorgés de reverb et qui font ssssschtooooonnnnnng ou pppploooooinnnnnnnnnnng voire les deux en même temps et une paire rythmique issue elle des défunts noiseux Chick Peas. X-Ray Vision a donc toujours eu cette assise assez dure et âpre bien planquée mais pas trop derrière le fun de sa musique. Entretemps est arrivé un cinquième membre, ex bassiste de Doppler et actuel The Good Damn, chargé lui de jouer de l’orgue, d’un théremine et d’autres trucs à sons de l’espace inidentifiables. X-Ray Vision s’est alors quelque peu diversifié et affiné or c’est toujours de la bonne sueur qui s’écoule avec la musique du groupe pour mieux se mélanger au milkshake radioactif de base. Un bon cocktail, suffisamment bien mis en scène et avec tout le rentre-dedans nécessaire pour assurer la partie. 1, 2, 3, 4 !

[cet album sans titre tiré à 300 exemplaires a en outre été enregistré en prise directe aux studios PWL – le paradis perdu de l’analogique – et l’artwork a été réalisé par Der Kommissar]