jeudi 5 juillet 2012

Looks Like Miaou / self titled





Un disque qui commence comme une énigme – non mais qu’est ce que c’est que ce nom, Looks Like Miaou ? – et qui se termine en bonne petite découverte, cela n’arrive pas tous les jours. En un sens c’est tant mieux car lorsque cela se produit effectivement on sait que l’on ne regrettera pas. Ce tout premier (?) album sans titre de LOOKS LIKE MIAOU a donc atterri un beau jour dans la boite-aux-lettres de 666rpm. Rien n’indiquait de quoi ou de qui il s’agissait, pas de bio évidemment dithyrambique et stupidement écrite (heureusement) mais pas de petit mot explicatif non plus. Un LP dans une pochette sérigraphiée avec une photo tronquée de lama et non pas de chat, juste la liste des titres au verso, quelques indications parcellaires – « enregistré en janvier 2012 » ou « Looks Like Miaou sont Constant et Chloé » et démerde-toi avec ça.
Voilà donc un duo guitare/basse et voix – souvent essentiellement féminine – rehaussé d’un peu de bidouille bruyante et d’une boite à rythmes très très cheap. Le tout est noyé dans force grésillements et dans une bonne brume délétère qui appelle au Suicide (le groupe) la tête la première dans le baignoire des parents remplie de merde congelée et autre sang caillé. Bourdonnement, l’instrumental qui ouvre la première face, porte bien son nom bien qu’il se révèle légèrement trompeur. Non ce disque n’est pas la répète enregistrée d’un couple qui s’ennuie à la maison et trompe son quotidien en faisant de la musique. Pourtant il y a bien quelque chose d’insidieusement glauque dans Looks Like Miaou, de décalé également.
On dira aux affreux mangeurs d’étiquettes que Looks Like Miaou possède un côté garage, sale et obtus mais aussi un côté cold et acide et on verrait bien le duo adhérant à la Grande Triple Alliance Internationale de l’Est tant les neufs titres de cet album résonnent avec la froideur noisy et les détraquements industriels de leurs homologues des terres froides. On entend également quelques échos s’accordant avec un autre duo encore récemment évoqué, Judas Donneger, des échos particulièrement évidents sur un titre tel que Canif And Diana Ross.
Mine de rien, avec ses relents dark et vicié, Looks Like Miaou vient de publier un album qui vous réchauffe les sens tout en vous sciant les nerfs à vif. Un disque curieusement publié par un label australien du nom de Bon Voyage.

[ah oui : dans le paquet il y avait avec ce LP un CDr d’enregistrements live de Volx, un duo noise de Marseille dont le guitariste s’appelle Constant… j’en ai déduis que c’est lui qui joue également dans Looks Like Miaou]