mardi 7 juillet 2009

Burmese / Colony Collapse Disorder




















Je n’y comprendrai jamais rien à l’historique de Burmese. Le groupe s’est séparé en 2006 c’est bien ça ? Et puis il s’est reformé en 2008 avec Weasel Walter fraîchement débarqué à Oakland/Californie ? Ce n’est pas tout à fait exact. Mais tout le détail est , avec précisions discographiques et dates des arrivées et départs de chaque membre. De quoi s’y retrouver ou s’y perdre définitivement. Dernier constat en date : Burmese est toujours constitué de deux bassistes (les deux Mike et les deux seuls membres d’origine dans le groupe), de deux batteurs (dont effectivement Weasel Walter) et d’un chanteur (?). Colony Collapse Disorder publié par Rock Is Hell records est à ce jour l’enregistrement le plus récent du groupe.
C’est aussi celui dont la présentation est la plus jolie. Un 25 centimètres picture disc dans une pochette orange estampillée en bas à gauche du cadavre d’une abeille. A l’intérieur une enveloppe carrée toujours de couleur orange contenant deux cartons, chacun reproduisant le track listing d’une face. Sept titres d’un côté, cinq de l’autre. Avec ça le minimum d’indications -line-up, enregistrement et année (2008)- mais pas une note, pas un merci, rien de rien, fuck off. Le disque en lui-même est magnifique, reproduisant la photo de deux abeilles sur fond d’alvéoles dans une ruche. Burmese serait il devenu un groupe écolo ? Colony Collapse Disorder est une expression qui traduit le phénomène mondial de mort subite et massive qui touche les abeilles et leurs habitations naturelles (ruches) ou pas (essaims). Selon certains marabouts catastrophistes et malfaisants de l’extrême gauche ce serait là les prémices d’une catastrophe mondiale sans précédent : comment désormais continuer à fabriquer les miel pops dans des quantités aussi astronomiques qu’auparavant ? Allez, on s’en fout de la fin du monde puisque la musique nous sauvera…
Pas si sûr, en tous les cas, certainement pas celle de Burmese. Laquelle -en complète contradiction avec la jolie présentation du disque- n’a guère évolué depuis les premiers enregistrements avec le frappadingue John Dywer à la batterie ou ce fameux mini album chez Load records. Du grind core swanesque et lo-fi. Je comprends bien qu’il y a au moins deux contradictions dans ce descriptif lapidaire et limité mais le dégueulis métallique et insensé de Burmese ne peut tolérer aucune classification… sauf peut être celle de groupe à aller voir absolument jouer le jour où il passe à côté de chez soi mais ça, on le sait bien, c’est complètement perdu d’avance. Allez bon, pour la route une dernière tentative descriptive : un tiers de Brutal Truth (pour le grind), un tiers d’Headbutt (pour le côté crade et percussif) et un tiers de Missing Foundation (pour l’esprit complètement nihiliste d’une telle entreprise de dynamitage de toutes formes de règles). Tant pis, à la place des miels pops on pourra toujours se bâfrer avec les asticots confits récoltés sur les cadavres de nos voisins de pallier ou collègues de boulot une fois l’armageddon survenu -à moins que ce ne soit le nôtre de cadavre qui serve de garde-manger. Mon grand père, paysan rustre et superstitieux (et apiculteur), me disait toujours : mange, tu ne sais pas qui te mangera.