dimanche 11 mai 2008

Sun Plexus 2 / En Souvenir De L'Horreur


Sun Plexus est mort, vive Sun Plexus 2 ! Ce sont bien les mêmes gugusses qui s’agitent derrière ce nom désormais flanqué d’un 2 inutile mais apparemment ils ne veulent pas que ça se sache. Ce sont ils réincarnés ? Ont-ils transmutés ? Sont ils le nouveau résultat d’une parthénogenèse ? Ils ne veulent rien dire. D’ailleurs, si on les écoutait un peu, les Sun Plexus 2 arriveraient à persuader n’importe qui qu’ils n’ont vraiment rien à dire. Les strasbourgeois (originaires de Roumanie même s’il leur arrive de chanter en albanais -cf la compilation Je Suis Un Etranger) n’en ont rien à foutre du postmodernisme : ce qui les intéresse c’est détruire un piano fluorescent dans le noir, traiter l’art contemporain comme leur caca du matin et éventuellement sortir des disques, à un rythme suffisamment indéfini pour passer pour des petits prétentieux.
Le dernier en date, En Souvenir De L’Horreur est une légère déception visuelle. Après le vinyle doté d’une pochette chiasseuse et d’une face A sur laquelle le même titre est gravé trois fois de suite -(PL) Riroum Av Ut (1997), après le CD pressé uniquement sur une plage fantôme placé au début et à un niveau tellement faible qu’il faut mettre l’ampli à fond pour espérer écouter quoi que ce soit -Mais D’Où Viennent Tous Ces Chinois (1999), après le poster géant éventuellement agrémenté d’un disque foutoir où on retrouve aussi bien Deutschland Uber Alles que Panik -El Rato De Luz Verde (2002) et après l’emballage en plexiglas de Or ou ferraille ? A quelle profondeur ? (2004) voici En Souvenir De L’Horreur, disponible dans un digipack super banal et super moche, avec les titres lisiblement imprimés dessus, ne manquent que les traditionnels remerciements et un peu de sponsoring ou d’endorsement.










Mais les Sun Plexus ne se sont pas arrêtés à cette seule compromission -besoin d’argent ? inspiration qui débande ?- puisque En Souvenir De L’Horreur est l’album le plus audible du groupe à ce jour, on y trouve des vrais compositions (et c’est une surprise !) écrites non seulement avec soin mais qui plus est avec un réel soucis d’intelligibilité et de compréhension à l’égard de l’auditeur moyen, plus besoin d’être resté bloqué au stade anal ni de saisir toutes les subtilités de l’humour alsacien pour désormais apprécier la musique du groupe. Cet effort compositionnel est particulièrement évident au niveau des intitulés des titres qui peut être pour la première fois résument parfaitement le contenu des textes -mention spéciale à Planète Fiston et sa thématique de science fiction qui fait froid dans le dos.
Côté musique, le trio arrive toujours à nous faire croire qu’il ne sait pas jouer et ce à tel point que l’on en oublierait qu’effectivement il ne le sait pas. Ça gargouille, ça détruit de la bonne ligne de guitare mélodique juste pour le plaisir, ça enquille des rythmes d’une répétitivité à faire pâlir un Werner Diermaier enfin reconnecté à son cerveau, ça rajoute des bruits bizarres et pour un peu ça passerait même la bande à l’envers. Un vrai travail d’enculeurs de mouches pour tapettes de merde et un disque comme on aimerait en écouter plus souvent, le monde est si laid.