vendredi 1 juin 2012

Pigs / You Ruin Everything





Celles et ceux qui ont été déçus par Wreck – sans contestation possible le moins bon album d’Unsane de tous les temps, ex-æquo avec Blood Run – pourront toujours tenter de se consoler avec cet album de PIGS. Quel rapport me direz-vous ? Et bien Pigs est l’autre groupe de Dave Curran, bassiste d’Unsane. Sauf qu’ici, en plus de tenir le chant principal et de brailler à gorge déployée, notre homme joue de la guitare. La basse est elle tenue par Andrew Schneider (du groupe Slughog) alors qu’à la batterie on retrouve Jim Paradise, également ancien collègue de Curran au sein de J.J. Paradise Players Club. Un chouette line-up.
Evidemment You Ruin Everything ne comblera pas non plus le vide laissé par Wreck, comprenez par là que fort heureusement Pigs n’est pas Unsane (et inversement). Mais par contre cet album fournira aux amateurs de noise rock gras et lourd made in Brooklyn leur quota d’agressions sonores et de punk rock. La différence est là, à peine cachée sous les tonnes de distorsion, sous les lignes de basses pachydermiques et les rythmes appuyés : Pigs est un vrai groupe de punk, avec cette once de rock’n’roll qui va bien. Les rythmes s’accélèrent régulièrement (Mashantucket par exemple), chaque titre ne comporte que des  idées très simples mais ces idées sont toujours bonnes et efficaces, les parties de guitare en solo frise le chaos et la non-orthodoxie ravageuse, le chant est également d’une simplicité mais surtout d’une éructation redoutables et tout ça est très directement et sincèrement envoyé avec une force de conviction qui laisse donc peu de doute.
N’allez pourtant pas croire que Pigs n’est qu’un groupe de sales bourrins se vautrant dans les facilités du lisier noise/hard core. L’accroche de Whitewash est imparable, l’intro de Massive Operator Error rappellera ce que le mot blues signifie, le final de Contrition Dilemma apporte une lumière inédite et on peut affirmer que chaque composition de You Ruin Everything possède ce quelque chose qui le différencie de tous les autres titres de l’album. Une vraie réussite.

You Ruin Everything est estampillé Coextinction records, le label new-yorkais qui propose de manière idéaliste des parutions uniquement en numérique mais c’est bien Solar Flare records (label clermontois dirigé d’une main de fer par le bassiste/chanteur de Sofy Major) qui a fait presser ce LP en vinyle bleu, transparent avec des éclats rouges ou basiquement noir et qui le vend à un prix défiant toute concurrence – comme le demandaient les Crass en d’autres temps : pay no more than 10 euros.