lundi 25 juin 2012

Elizabeth / Where Vultures Land





Elle s’appelle ELIZABETH et je l’ai tout de suite kiffée avec ses vrais faux airs de Thelma & Louise remontées à bloc, franchement décidées à sulfater du blaireau bien qu’hésitant encore un peu sur la marche à suivre – alors, ce sera plutôt femen ukrainienne ou plutôt rebelle tchétchène ? Les deux mon capitaine. Elizabeth joue du hardcore rapide et violent, non ça rigole vraiment pas tous les jours et comme le disent parfois les amateurs il faut reconnaitre qu’Elizabeth c’est du brutal. Dans le genre le premier titre Darkness est plein de promesses avec sa rythmique ultra linéaire façon d-beat (pour celles et ceux qui veulent tout savoir : le « d » est pour Discharge, ce qui veut tout dire).
Mais Elizabeth est aussi un petit peu vicieuse car ses promesses elle ne les tient pas tout à fait. Elle fait même bien plus que ça. Et Where Vultures Land ne se contente pas d’être une simple collection de titres de fastcore métallisés qui cassent la baraque et mettent le feu aux poudres. Donc en deuxième position The Fall démontre qu’Elizabeth ne se satisfera pas de jouer en roue libre et le plus vite possible : une intro un rien malsaine et le tour est joué, une bonne atmosphère glauque et tendue s’installe… oui, bon, la suite de The Fall reprend partiellement les mêmes chemins que Darkness mais il n’empêche que le ver est dans le fruit et qu’Elizabeth n’est pas qu’un énième groupe adepte de la bourrinade et que derrière la fureur/l’action directe on trouve sans peine un côté torturé – notamment grâce à certains plans de guitare – qui donne tout son intérêt à Where Vultures Land. On n’est alors pas du tout étonnés de la tournure beaucoup plus mélodique mais très sombre de Sailor’s Grave qui clôture la première face avec un chant peu scrupuleux des canons du genre mais particulièrement agrippant (ce chanteur officiait avant dans Nostromo mais on s’en fout un peu, non ?).
La seconde face démarre elle aussi sur les chapeaux de roue grâce à un Candles mâtiné de blasts. Tout de suite après Black Eyed, le meilleur moment du disque, refait le coup de l’intro en trompe l’œil (ha ha) mais surtout la suite du titre permet à nouveau d’admirer les idées de ce guitariste si brillant et ce final presque sludge est vraiment du meilleur effet. Rising Kingdom est une autre déflagration punk as fuck avec toujours ce côté alambiqué qui surnage et donne au hardcore d’Elizabeth toute sa qualité. Enfin, Heartbeats confirme haut la main que l’on peut être versatile sans se perdre en route et que l’on peut être terriblement agité sans être dissipé. On peut alors aisément parier sur l’avenir d’Elizabeth tellement on trouve ce disque enthousiasmant bien que fondamentalement réservé aux fanatiques de sulfateuses et de hachoirs électriques.

Where Vultures Land est un joli vinyle transparent qui tourne à la vitesse de 45rpm et publié conjointement par Throatruiner records et I For Us records. Et comme le groupe n’a pas peur de perdre de l’argent il a également mis l’intégralité de son disque en téléchargement libre et gratuit.

Pour finir, les lyonnaises et les lyonnais apprendront qu’Elizabeth sera en concert au Warm Audio de Décines (c’est accessible en Tramway) le 29 juin prochain ; un concert en très bonne compagnie puisque il y aura également Moms On Meth à l’affiche.