lundi 27 septembre 2010

Chapelle 59 / self titled























En attendant un éventuel nouvel album de Ned et une reprise d’activité conséquente de nos losers lyonnais préférés – rassurez-vous, ce nouvel album de Ned existerait bel et bien : j’ai parlé à l’homme qui a parlé à l’homme qui a parlé à l’homme qui a parlé à l’homme qui a enfin pu en écouter quelques bouts – on peut se consoler avec les projets annexes de Nico Poisson, son guitar-hero : Sathönay (un duo de noise folklorique)* et Chapelle 59 dont il va être ici question. Découvert il y a une petite éternité et complètement par hasard à un concert protéiforme dont seul un certain organisateur local dont je tairai le nom en a le secret, jamais revu depuis, Chapelle 59 est un trio regroupant un guitariste de Ned (donc), un guitariste de Vialka (qui joue en fait de la guitare baryton) et d’un batteur toujours aussi complètement inconnu de nos services à l’heure où je vous parle et habitant parait-il aux limites du confort rassurant de la civilisation occidentale moderne, au milieu d’une forêt d’Europe de l’est. Cela explique sûrement pourquoi je ne les ai pas revus depuis, et ce à mon grand regret. C’est dire aussi si le trio ne doit pas non plus répéter tous les jours. Peut être même qu’il n’existe plus vraiment. Aucun lien internet** ne permet d’en savoir plus sur l’état de décomposition avancée ou non de Chapelle 59. Tout comme aucune indication figure au dos de ce single DIY publié en totale autoproduction ***.
Que le groupe ne répète pas beaucoup, cela n’a en vérité aucune conséquence. Les trois Chapelle 59 pratiquent un instru noise éruptif, devant beaucoup aux fanfaronnades et foutraqueries des groupes affiliés à Skingraft. Certains passages – tous ? – ont clairement l’air improvisé et tout ça virevolte, monte en flèche, redescend en piqué, se plante dans les virages, redresse la barre in extremis, repart de plus belle, etc. A des brides de riffs d’AC/DC passés au mixeur succèdent des tronçons de US Maple arrachés avec les dents. Le rendu – immédiat et spontané – est des plus réjouissants. Dans notre grande série Avis de Recherche, j’aimerais au passage bien savoir si Mirco, le batteur, joue dans un autre groupe et si oui lequel parce que ce bonhomme est tout simplement hallucinant****. Que ce soit sur Bring Me A Beer (face A) ou sur Metal This Morning (face B) ce jeune homme est à la fois le cordon sanitaire, la cheville ouvrière et le ver dans le fruit qui permet tous les délires des deux guitaristes qui ne s’en privent donc pas.
Seul regret, la relative petitesse du son : les deux titres de ce single ont été enregistrés au Grrrnd Zero par un des sonorisateurs de l’équipe du lieu, on se doute bien qu’il a fait tout ce qu’il a pu mais on aurait préféré un peu plus de tranchant dans le rendu général. C’est un peu dommage mais cela n’entache que brièvement le plaisir de l’écoute… Vous en voulez encore ? Oui ? Cela tombe bien, le recto de la pochette indique inclus Live In Lyon CD. Peut être bien un enregistrement de ce fameux concert évoqué plus haut. Mais j’ai eu beau chercher, secouer la pochette de ce 45 tours dans tous les sens, aucun CD n’en est sorti… REMBOURSEZ !

*groupe que les lyonnais auront le plaisir de revoir en concert en première partie de Chevreuil le 22 novembre au Grrrnd Zero de Vaise
** en fait si mais ce n’est vraiment pas grand chose
*** encore une erreur du chroniqueur : il semblerait bien que ce single soit désormais inclus au catalogue de S.K. records, le label de Mr Poisson
**** la réponse est oui : ce groupe s’appelle Lem Phago mais aucune info à son sujet