mardi 14 septembre 2010

Boris with Ian Astbury / BXI























Encore un truc incroyable. L’autre actualité de Boris c’est BXI, autrement dit un mini album enregistré en collaboration avec Ian Astbury… Allez, pourquoi pas ? Ne soyons pas intolérants. Respectons l’aventure musicale. Ouvrons bien grand nos oreilles émerveillées et fermons un peu nos gueules de snobinards prétentieux et constipés. Et puis, après tout, Ian Astbury et son groupe The Cult font bien partie de mes héros de jeune adolescent – pas très longtemps c’est vrai, je les ai laissés tomber lorsque le groupe s’est mis à lorgner vers le marché des hamburgers et à faire du mauvais hard rock et ce dès Electric, son troisième album en 1987.
Mais revenons à BXI et à ses quatre titres. Teeth And Claws et We Are The Witches ne sont que deux gros loukoums débordant de tous les pires tics queer metal dont Boris comme Astbury sont capables et dont on aurait bien voulu qu’ils se débarrassent pour une fois. Cela aurait été bien trop beau et à côté Mötley Crüe passe obligatoirement pour un ramassis de dangereux visionnaires. Le pire reste Magickal Child. Une fois que l’on a dit que ce titre est un slow – de nos jours on parle de balade, cela fait moins péjoratif – il n’y a plus rien à ajouter. A la poubelle avec les deux premiers. Mais ce n’est toujours pas fini. En troisième position du disque on trouve une reprise de Rain, titre emblématique des Cult, sur leur album Love en 1985. Non seulement l’interprétation musicale laisse une nouvelle fois à désirer mais qui plus est c’est Wata, la guitariste de Boris, qui anone ici dans un registre proche de celui que moult chanteuses de variété française diaphanes sans voix et sans poitrine affectionnent tant. On peut toujours faire pire que le pire est la seule conclusion qui s’impose après une telle séance de torture.
BXI serait le premier signe d’un album entier de Boris et Ian Astbury à paraitre. J’espère sincèrement que ce jour funeste n’arrivera pas. Je ne comprends pas non plus comment Southern Lord, le label habituel de Boris, a accepté de se laisser faire et de publier une telle daube malodorante : il n’y a rien à sauver sur ce mini album et la plus élémentaire des politesses, l’argumentation raisonnée, l’analyse circonspecte ne sont plus de mise pour décrire ce que faute de mieux on qualifiera de gros paquet de merde. Tant pis pour la déontologie – je plaisante : je n’en ai jamais eu, je ne suis pas assez hypocrite pour cela – et tant pis pour Boris, groupe qui a produit de très bonnes choses dans le passé mais qui ne fait que confirmer ici son inexorable dégringolade. Quant à Ian Astury on s’en fout, qu’il retourne déterrer le cadavre de Jim Morrison pour payer ses fins de mois difficiles.