

Cette bande de jeunes gens a fait tout ce qu’elle peut c’est évident alors je ne vais non plus bouder mon (petit) plaisir -voilà un disque concocté par deux garçons et deux filles et dont les défauts majeurs sont, dans l’ordre : la batterie qui fait toujours la même chose et qui manque de chance ne le fait pas très bien, des voix -déjà évoquées- mixées beaucoup trop en avant et qui jouent la carte du débit constant et croisé à la limite du brouhaha (Trumans Water mais avec la comisole), une guitare avec un son trop coincé dans les médiums et en retrait (un peu plus de rigolade toutefois à la fin de Witches vs Wolves). Une fois de plus c’est la basse qui assure l’essentiel du spectacle, qui gratouille l’hypophyse dans le sens hormonal et donne envie de rebondir. Il faut toutefois attendre le dernier titre, You Faux Pas, pour entendre une rythmique un peu moins chewing-gum, un peu plus piquante et un titre construit de manière plus complexe même si c’est avec tous les gadgets que le genre semble toujours devoir autoriser c'est-à-dire quelques dissonances à la Sonic Youth, du gigotage de toms et de cymbales, des mini breaks immédiatement suivis de reprises, bref du bordel de singes savants. Avec ce tartinage de poncifs noisy/post punk Sea Potentia Divina accroche quand même son petit monde, fait éventuellement rire mais ne donne pas envie d’en connaître davantage. Je parierais même que, en l’état actuel des choses, S-S-S-Spectres ne tiendrait absolument pas la longueur d’un véritable album. Finalement le label a eu raison de se limiter au format EP/quatre titres, dans ce cas l’aventure d’un album est uniquement conseillée et vraiment réservé aux barges et aux fondus véritables.