Ce n’est pas tout de parler des superproductions noise/noisy en provenance directe d’outre-atlantique et parrainées par des cinquantenaires très conscients d’eux-mêmes (mais la conscience de soi, il parait que c’est ça le but de l’existence) car il y a aussi de par nos belles campagnes verdoyantes des garnements qui s’essayent à nous casser les oreilles et certains y arrivent avec classe et distinction. Cette terminologie n’est peut être pas la plus évidente pour qualifier la musique de Myra Lee, trio originaire du côté de Poitiers, mais je persiste : lorsqu’on est capable de donner des titres tels que Vivre Et Penser Comme Des Porcs ou Mange Merde à ses compositions c’est que l’on est sur la bonne voie, celle où il est beaucoup trop tard pour faire machine arrière et c’est alors tant mieux.
Ce disque, sobrement intitulé 2 et emballé dans un non moins sobre mais magnifique digipack noir et gris, est une coproduction Rejuvenation, Theatre records et La Machoire (je crois que je n’ai oublié personne) et fleure bon le DIY, don’t pay more than 10 € et tout ça. Ce qui m’a le plus amusé en découvrant ce disque, c’est le nom du groupe qui est aussi le titre d’une chanson de Cat Power, je ne me permettrais toutefois pas de penser que les trois garçons de Myra Lee sont des fanatiques de Chan Marshall, en dehors de toutes considérations purement sexuelles bien sûr.
Ce disque, sobrement intitulé 2 et emballé dans un non moins sobre mais magnifique digipack noir et gris, est une coproduction Rejuvenation, Theatre records et La Machoire (je crois que je n’ai oublié personne) et fleure bon le DIY, don’t pay more than 10 € et tout ça. Ce qui m’a le plus amusé en découvrant ce disque, c’est le nom du groupe qui est aussi le titre d’une chanson de Cat Power, je ne me permettrais toutefois pas de penser que les trois garçons de Myra Lee sont des fanatiques de Chan Marshall, en dehors de toutes considérations purement sexuelles bien sûr.
L’enjouement constant et communicatif déborde de la musique de Myra Lee. Voilà un groupe qui tourne pas mal (et que bien sûr je n’ai jamais vu bien qu’il a du passer une bonne paire de fois dans le coin mais comme je ne sors jamais de chez moi) et dont les maîtres mots sont l’éclate et l’efficacité. De ce point de vue là, c’est particulièrement réussi. Le résultat -ces dix titres avoinés en une petite demi heure- donnent tout de suite envie de transpirer sa bière et de galipetter -même tout lorsqu’on est tout seul, en caleçon difforme et taché, assis devant un clavier, un train de s’enfiler le dixième café de la journée/nuit, les yeux explosés et le dos en capilotade.
Le son est approximatif à souhait, c'est-à-dire qu’il ne souligne rien mis à part la formidable puissance du groupe. La guitare, la basse et la batterie arrivent à s’extirper du brouhaha hard core mais ne s’en excluent jamais, c’est l’effet torgnole. Je préfère nettement lorsque les voix sont braillées, à de très rares exceptions près elles peuvent aussi virer à l’emo (genre pas très bien défini dont je ne sais qu’une seule chose c’est que je déteste), tendance très très vite rattrapée par la cradeur et la fange. Je ne suis absolument pas sûr que j’aurais autant apprécié ce deuxième album avec un son tout millimétré et circonspect, la classe et la distinction de Myra Lee -j’y reviens- c’est de tout saloper et de ne privilégier que l’énergie et le défoulement, on peut entendre sur ce disque un groupe qui joue réellement ensemble.
J’aime particulièrement lorsque Myra Lee swingue comme sur le break de Fais Toi Opérer (avant que cela ne reparte à fond les ballons) ou sur l’intro de Pauvre Ignorant, titre que l’on peut d’ailleurs écouter et télécharger ici. Il ne me reste plus qu’à voir le trio en concert, un jour ou l’autre et pas trop loin de chez moi de préférence.