mercredi 7 novembre 2007

Smell the magic

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Maintenant que j’ai assisté à ce concert je vais pouvoir faire mon intéressant en affirmant que bien évidemment j’y suis allé uniquement pour les Magic People, alléché par la perspective de voir un groupe délivrant une pop nerveuse, spatiale et délicieusement tendue, youpi que la vie est belle. L’organisateur du concert parle lui d’hypnotic pop et d’ailleurs en arrivant sur place je le trouve un peu nerveux et agité le garçon, besoin d’un psychotrope peut être ? Il m’explique simplement il lui faut cent dix entrées payantes pour rentabiliser ce concert, que Blood Red Shoes a demandé assez cher et qu’il y a pas mal de frais, l’hôtel en tête de liste, ben oui quoi qu’est ce que tu veux c’est presque des stars maintenant. Des stars ? Que tout le monde se rassure (et quel suspens insoutenable) parce que le quota d’entrée sera atteint et même dépassé. Il y a plein de beaux jeunes gens dans la salle, surtout ça fait une éternité que je n’ai pas vu autant de filles à un concert, même si certaines me semblent être suffisamment jeunes pour avoir besoin de l’autorisation de papa-maman pour sortir après minuit, re youpi la vie, etc.
Pourtant cela commence mal : les Blood Red Shoes ont mis tellement de temps pour faire leurs balances que les Magic People qui jouent en premier paraissent tout démotivés, le clavier s’installe par terre (et fera tout le concert dos au public) et les deux autres -un bassiste/chanteur et un batteur- sont tassés sur une moitié de la scène, qui pourtant est déjà toute petite, ils ont l’air à peine installés et prêts à fuir à la première occasion. Mais cela aurait pu être pire : pour cette tournée européenne les Magic People sont en effectif réduit, à trois donc, contre six personnes sur l’excellent Oh Decay, leur dernier album en date. Pourtant ils mèneront sans problème leur concert, j’avais un peu peur des synthés omniprésents mais les sonorités utilisées sont au minimum rigolotes et intéressantes donc je ne m’ennuie pas une seule seconde malgré un morceau heavy prog vers la fin du set et la voix du chanteur -je vais passer une bonne partie de la soirée à me demander à qui me fait penser cette voix, je n’ai toujours pas trouvé- un peu énervante à la longue parce qu’un peu outrée et forcée. Bon, je passe aussi sur le fait que ce même chanteur porte une cravate qu’il aura le mauvais goût de se nouer autour de la tête, Rambo en version nerd. Le public réagit plutôt mollement, peut être que les rythmes ne sont pas assez carrés (?) et lorsque les Magic People quittent la scène j’en suis au moins à ma sixième bière parce que plein de vieux amis sont arrivés entretemps et le temps, c’est bien connu, c’est ce truc élastique que l’on cherche toujours à rattraper et qui finit toujours par vous claquer à la gueule. Chacun paie donc sa tournée pour oublier cette triste réalité de l’existence.























C'est l'heure des Blood Red Shoes, le groupe vient d'être signé par V2, une grosse machine à sous qui leur a exigé d'entrée trois disques obligatoires au compteur pour honorer un contrat en bonne et due forme -le genre de deal qui (au choix) incite au blocage psychologique et retranche toute créativité ou incite à donner sciemment dans la médiocrité pour réussir à s'en sortir malgré tout. Le résultat final est le même. Ils ont leur propre sonorisateur -quelle classe, hein- et c'est vrai que la chanteuse/guitariste est vraiment croustifondante. Le batteur lui n'a pas de cravatte et c'est parti pour un set assez court mais condensé de noisy pop pas franchement originale mais efficace et desservie par un son de guitare sans relief et une voix passée à l'eau de javel (il est passé où ton joli timbre Laura-Mary ?). Par contre le son de la batterie est repris à fond par la sono, le batteur donne donc vraiment l'impression de taper comme un chien et en rajoute dans le spectaculaire en levant ses baguettes super haut, quelle supercherie. N'empêche que c'est lui qui fait tout le boulot sur scène pendant que sa petite camarade aligne des compositions tubesques, enjoint le public à taper dans ses mains et le public le fait, c'est la fête, ça danse, ça se trémousse et je reprends cette discussion avec ces mêmes vieux amis à propos de je ne sais plus quoi mais peu importe. Une discussion qui se finira tellement tard que le lendemain j'ai raté le réveil (mais j'ai quand même réussi à dormir quatre heures et demi) et que je suis arrivé en retard au travail avec une toute petite cervelle en quête d'effervescence. Ce soir c'est promis je me couche de bonne heure (et de bonheur) et on ne m'y reprendra pas de sitôt, à aller à des concerts total fashion.