lundi 5 novembre 2007

Dillinger Escape Plan / Ire Works

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J’ai voulu moi aussi faire mon malin et j’ai téléchargé Ire Works, le prochain album de Dillinger Escape Plan. La version que l’on en trouve sur le net est une version non masterisée, ce n’est sûrement même pas le mix final de cet album. Ce contenant mp3 n’est donc largement pas assez satisfaisant mais qu’à cela ne tienne, le groupe a mis l’intégralité de Ire Works en ligne. Une bonne façon de se rendre compte de l’évolution des cinq du New Jersey, notamment au niveau des lignes de chants reznorienne et pattoniennes -j’ai tenté le jeu de mot entre Patton et pantalonnades mais j’ai lamentablement échoué- que j’ai beaucoup de mal à supporter. Je n’ai jamais été un ardent défenseur de Dillinger Escape Plan mais là je ne le suis plus du tout, malgré les trouvailles et les habillages électroniques qui peuvent me plaire. Je n’aime le calcul en musique que lorsqu’il aboutit à des systèmes d’équations absurdes et irrésolvables, ce qui n’est pas le cas ici. Avec ses cuivres dignes de Foetus et son riff rock’n’roll, le bien nommé Milk Lizard aurait été une totale réussite sans ce pont mélodramatique où le chant reprend tous les poncifs horrifiants et horripilants que l’emo américain a en commun avec les groupes de hair metal des années 80.
Le cas de ce groupe (et de son label, Relapse) me semble aussi assez compréhensible si on ne s’intéresse qu’au côté spectaculaire de sa démarche : site internet et page myspace sont truffés de bannières à télécharger et à placer sur son site à soi perso, Relapse envoie des messages tous les jours à sa mailing list pour faire le compte à rebours de la sortie de l’album (c’est pour le 13 novembre), bref tous les moyens sont employés pour vendre un produit alors que ces moyens sont le pourquoi même de l’abandon de la musique car ils n’en traduisent que l’aspect mercantile. Bientôt les sonneries pour téléphone portable signées Relapse ? Il existe des labels intelligents qui croient encore à ce qu’ils font et ce qu’ils sont et qui en vivent. Du moins c’est ce que j’espère toujours.

Une vieille connaissance que j’ai croisée récemment était folle de joie à l’idée de reprendre ses études. Ainsi elle va pouvoir abandonner son travail dans un supermarché culturel et obtenir une licence, peut être plus, en ne perdant pas l’idée de vue que les disques ne se vendent plus : le chiffre d’affaire a été divisé par deux en trois années et la direction de son entreprise ne cache pas qu’elle va laisser l’activité s’éteindre d’elle-même et en finir une bonne fois pour toutes avec les supports. Tout ça parce que des petits malins piratent la musique ? Bizarrement il m’a toujours semblé que le piratage est une des formes ultimes du libéralisme, haha. Alors pourquoi le condamner ?