Je ne pensais pas réécouter Dälek de sitôt et en fait, depuis le concert catastrophique d’il y a trois mois, je ne pouvais plus penser à l’attitude du MC ni à celle d’Oktopus sans un certain dégoût -lorsque j’ai lu dans une interview que ces deux là parlaient de leur malédiction lyonnaise j’ai pensé qu’ils s’en tiraient à bon compte, salopards. Le lendemain de ce concert (un dimanche) je ne suis pas allé à celui de Maserati, un groupe instrumental dont le batteur furieux faisait déjà sensation au sein de Turing Machine, bref, je l’ai regretté, c’est même devenu une plaisanterie, mais qu’est ce que t’as foutu ce jour là, j’ai fini par mettre ma flemme sur le compte de Dälek et de ma déception.
Pourtant j’aime leur musique, avec un léger bémol pour Abandonned Language, le petit dernier, moins dans ta face, plus ventilé et frais, un peu de clim pour faire passer la noirceur du propos. Aussi je me suis quand même résolu à acquérir (légalement, avec du vrai argent) ce Deadverse Massive Volume 1 : Dälek rarities 1999/2006 et avec un titre comme ça je pourrais m’arrêter tout de suite, tout est marqué sur l’étiquette et l’emballage est comme transparent, un vrai steak haché dans une barquette en polyéthylène recyclable acheté dans ton supermarché favori, à Pantin ou ailleurs.
Je ne sais plus ou j’avais lu -ou plus exactement cru lire- que ce disque ne comportait que des inédits instrumentaux. A la réflexion j’avais du trouver l’info dans la news letter du label Hydra Head mais comme mon anglais est fortement déficient, à mon avis j’ai tout interprété de travers voire même j’ai pris mes désirs pour des réalités et c’est tant pis pour moi. Dès le premier titre je suis en terrain connu : non seulement il s’agit d’un extrait du split avec Techno Animal publié en 2000 par Matador records et que j’avais acheté pour le groupe de Justin Broadrick et de Kevin Martin -c’est même comme cela que j’ai découvert Dälek qui occupait l’autre face du disque- mais en plus j’entends la voix du MC en chef, intrumental mon cul. Un peu plus loin il y a deux autres titres que je connais aussi, tirés d’un autre split, celui avec Kid606 mais je vais arrêter de me plaindre car il y a effectivement pas mal d’inédits ou de titres que je ne connais pas sur cette compilation, des choses assez déroutantes comme la chanson avec Velma (mais qui est ce ?) ou un remix de Enon (hum), quelques remplissages, des parties plutôt dans la même lignée de ce qu’à fait Dälek sur Absence c'est-à-dire du lourd dont le matraquage n’a rien à envier aux vieux beats concoctés jadis par Terminator X pour Public Enemy… Tout cela est subtilement agencé, la chanteuse d’Enon qui a la même voix que Vanessa Paradis est sèchement balayée par un titre ambiant dispensable lui-même suivi d’un rap qui tonitrue sec alors j’oublie rapidement mes envies de meurtres, la news letter d’Hydra Head, mes mauvais souvenirs de concert -ce disque dure soixante dix minutes, il n’y a qu’à faire un peu de tri et c’est tout.