lundi 29 octobre 2007

The For Carnation

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Je me rappelle m’être précipité sur les deux premiers disques de The For Carnation, le maxi Fight Songs (1995) et le mini album Marshmallows (1996), tous deux publiés par Matador. Tout ça parce qu’il s’agissait du nouveau groupe de Brian McMahan, la voix inoubliable de Slint. Autant dire que j’attendais un miracle -un nouveau Spiderland peut être- surtout que dans le groupe à la composition assez fluctuante il y avait également d’autres noms intéressants -David Pajo, Doug McCombs ou John Herndon. Autrement dit la fine fleur de ce que l’on a plus tard appelé le post rock, nom batard pour une toute petite mouvance née sur le chemin reliant Louisville dans le Kentucky à Chicago, Illinois. Inutile de dire que de miracle il n’y en a pas eu et pire que ça, même : j’ai complètement délaissé ces deux disques, malgré la tension palpable que j’éprouvais à l’écoute du magnifique Salo avec son signal électronique récurrent tel un sonar de l’invisible.

J’étais déçu et suis donc allé voir ailleurs. Jusqu’à ce que Touch And Go ne décide en 2007 de rééditer ces deux disques sur un seul et unique CD, Promised Works. Inutile de dire qu’il s’agit là d’une véritable aubaine, autant pour celles et ceux qui ont boudé le disque que pour tous les autres qui n’en avaient même pas eu vent. Quant à tous les amateurs éclairés qui depuis plus de dix ans gardaient ce secret trop bien gardé rien que pour eux et bien, dorénavant, il va falloir partager. Salo est vraiment le seul titre dont je me souvenais encore, avec ses lentes montées s’achevant sur du vide, il s’agit vraiment d’une chanson magnifique uniquement desservie par un final en queue de poisson. Mais il y a huit autres titres sur ce disque et ils méritent largement ce nouvel éclairage. Du folk mélancolique, du blues momifié, de lointains échos sans résonance, du froid au coin du feu -voilà le programme. L’ombre de Léonard Cohen derrière tout ça. Une certaine fragilité aussi, cette fragilité fébrile qui émeut plus que tout.

En 2000 The For Carnation a publié, déjà sur Touch And Go, un troisième disque sans titre que je n’ai jamais écouté. Par contre on peut (ré)entendre le titre au sonar mystérieux qui m’a suivi malgré toutes ces années.