Ce disque est ma première rencontre avec Eleh. Un groupe (?), un musicien tout seul ( ?), bref une appellation contrôlée dont je ne sais rien mis à part ce que veux bien en dire le label qui a sorti tous ses premiers enregistrements, à savoir Important records : Eleh was formed specifically to pay tribute to early experimental minimalist pioneers especially La Monte Young, Terry Riley, Eliane Radigue, Pauline Oliveros and Charlemagne Palestine. Using an enormous vintagemodular analog synthesizer, a battery of glowing HP tube test oscillators and occasionally guitar/piano, Eleh creates highly minimal and deeply spiritual pure analog drone music with emphasis on the physical ultra-low end – un descriptif qui pue la prétention… le mieux c’est donc d’écouter.
The Beauty Of The Steel Skeleton occupe la première face de ce split partagé avec Pauline Oliveros et ce long titre respecte le cahier des charges décrit plut haut : on est exactement au croisement des travaux de La Monte Young et d’Eliane Radigue, pas besoin de s’enfermer entre les murs de la Dream House pour se sentir bercé par ces longs drones analogiques captivants et hypnotiques. Un titre qui évolue à la vitesse d’un escargot et représente l’un des rares côtés poétiques acceptable de la musique de hippies. La chaleur du support vinyle y est sûrement pour beaucoup, permet à l’oreille de détacher distinctement chaque fréquence tout en permettant également d’appréhender ce long drone comme un tout, une masse non définie et sans cesse en évolution : on y découvre des interactions, des jeux de résonances multiples, peut être purement imaginaires (comme lorsqu’on se balade entre les ondes sinusoïdales de La Monte Young) où la musique semble vivre par elle-même et je délire complètement.
Je regrette d’autant plus de ne pas m’être penché sur le cas de Eleh un peu plus tôt que tous les 12 pouces publiés par le groupe depuis sa formation en 2006 semblent épuisés. Les débuts discographiques bien fournis de Eleh feraient toutefois l’objet d’une réédition – sur un label qui reste à définir puisque Important records à la réputation de ne jamais represser ses références.
Je regrette d’autant plus de ne pas m’être penché sur le cas de Eleh un peu plus tôt que tous les 12 pouces publiés par le groupe depuis sa formation en 2006 semblent épuisés. Les débuts discographiques bien fournis de Eleh feraient toutefois l’objet d’une réédition – sur un label qui reste à définir puisque Important records à la réputation de ne jamais represser ses références.
Sur la face B on retrouve avec plaisir Pauline Oliveros (c’est quand même à cause d’elle qu’à la base j’avais voulu jeter une oreille sur ce disque). Accordéoniste, compositrice de musique électroacoustique, son nom et son parcours restent finalement peu connus. Dommage car quelques unes de ses œuvres telles The Roots Of The Moment (chez Hat Art) ou Primordial Lift (Table Of The Elements) sont tout simplement de grands disques. Sur Drifting Depths elle a capté, modulé et modifié des sources sonores provenant de son instrument de prédilection. D’un abord plus granuleux et rustique que les drones de Eleh, cette longue plage ambient et elle aussi lentement mouvante est toutefois plus franche dans ses attaques, privilégiant également la notion de volume et possédant un côté presque tactile (si The Beauty Of The Steel Skeleton de Eleh était un gaz, Drifting Depths est assurément un solide). On pense plus d’une fois à Phill Niblock. Une belle pièce de la part de Pauline Oliveros qui a malheureusement tendance à se faire beaucoup trop rare.