Encore une réédition inutile ? Pas si sûr… Extreme Conditions Demand Extreme Responses de Brutal Truth est sorti en 1992, sur Earache, et se retrouve aujourd’hui – légèrement – relifté par son label d’origine. Tout le monde, du moins parmi les amateurs du genre, connait ce disque par cœur. Et tout le monde est aussi persuadé de son importance dans l’histoire du metal extrême (à l’époque le terme de metal extrême n’était pas encore réellement en vigueur et son histoire n’en était d’ailleurs qu’à ses balbutiements). Personnellement, je préfère l’album d’après de Brutal Truth, Need To Control (en 1994), en fait bien plus foutraque et moins rigide. Question de goûts. Mais celui-ci à l’importance inattaquable d’être le premier. Il en fallait un et ce fut donc Extreme Conditions Demand Extreme Responses.
Plus qu’avec tout autre type de musique, dès que l’on parle de metal, on ne peut pas s’empêcher de parler de performances et d’améliorations (ou pas) dans l’extrême. Jouer toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus lourd – et pourquoi pas être toujours plus con ? C’est ce qui rend le genre, et ses fanatiques, aussi antipathiques voire détestables. Le complexe de la surenchère. Un truc stupide qui a plus à voir avec une pratique sportive qu’avec de la provocation. Tough guys. La conséquence (idiote) est qu’un disque de metal devient vite caduc et obsolète et qu’en parler revient à le pointer très précisément sur l’échelle du temps et de l’évolution darwinienne de l’ultraviolence. Heureusement pour lui, et même si depuis 1992 on a pu/du en supporter de l’ultraviolence en paquet de six, Extreme Conditions Demand Extreme Responses a vaillamment résisté à l’épreuve du temps. Génial mélange de grind core et de death metal – plus metal que hardcore même s’il n’y a pas de soli de guitare – la musique de Brutal Truth, si elle n’avait rien de révolutionnaire (Napalm Death sévissait déjà depuis quelques années, les groupes death de Floride, de Scandinavie et d’ailleurs avaient le vent en poupe), apportait une fraîcheur inédite et surtout un son dantesque dont peu d’amateurs sauront se remettre.
Brutal Truth c’est aussi des passages inouïs de violence et de vitesse (le batteur s’appelait alors Scott Lewis, Rick Hoax ne rejoindra le groupe que pour l’album Need To Control), des riffs incroyables à forte valeur ajoutée sidérurgique, un son de basse énorme (que Dan Lilker avait eu tout le temps de peaufiner avec S.O.D.) et des vocaux d’une hargne sans pareille ou presque de la part de Kevin Sharp. Le groupe ne s’interdisait pas non plus des passages plombés, Time et sa scie circulaire restent l’un des meilleurs titres du disque. En résumé, ce qui différencie Brutal Truth de tous les autres, c’est ce son et cette capacité à étirer le grindcore dans des titres dépassant les trois minutes tout en y mélangeant des riffs death et hardcore. Une recette maintes fois imitée depuis.
Brutal Truth c’est aussi des passages inouïs de violence et de vitesse (le batteur s’appelait alors Scott Lewis, Rick Hoax ne rejoindra le groupe que pour l’album Need To Control), des riffs incroyables à forte valeur ajoutée sidérurgique, un son de basse énorme (que Dan Lilker avait eu tout le temps de peaufiner avec S.O.D.) et des vocaux d’une hargne sans pareille ou presque de la part de Kevin Sharp. Le groupe ne s’interdisait pas non plus des passages plombés, Time et sa scie circulaire restent l’un des meilleurs titres du disque. En résumé, ce qui différencie Brutal Truth de tous les autres, c’est ce son et cette capacité à étirer le grindcore dans des titres dépassant les trois minutes tout en y mélangeant des riffs death et hardcore. Une recette maintes fois imitée depuis.
Cette nouvelle version de Extreme Conditions Demand Extreme Responses est remasterisée et augmentée. Remasterisée cela veut dire que le volume du mix a été quelque peu rehaussé mais pas trop, fort heureusement – un peu comme les couleurs de la pochette qui sont plus contrastées qu’auparavant, merci photoshop. Le mix en lui-même n’a pas été touché. Augmentée cela signifie que les EPs Ill Neglect et Perpetual Conversion ont notamment été rajoutés au tracklisting de base. Quelques raretés passables (Perpetual Conversion, AC/BT), une reprise sans grand intérêt des Butthole Sufers (The Shah Sleeps In Lee Harvey’s Grave), des reprises inutiles de S.O.B. (cinq en tout, c’est beaucoup trop), une autre de Black Sabbath (Lord Of This World, pas terrible) et un ou deux remix electro-prout (Bed Sheet, Pre-Natal Homeland) complètent le programme. Vu la piètre qualité générale de tous ces bonus, on aurait pu s’en passer. Du coup je n’ai pas regardé les vidéos de Ill-Neglect et de Collateral Damage pas plus que je n’ai lu l’interview de Kevin Sharp réalisée pour l’occasion en novembre 2009 et incluse dans le livret.