Faire de la musique dans sa cave ou dans sa chambre il faut choisir. Red Space Cyrod ne choisit pas : ce duo, composé d’un Cyrod parisien et d’un Red Space Cadet angelino, fait lui de la musique en échangeant idées et fichiers son par le biais d’internet. C’est une idée aussi vieille que la musique électrique et enregistrée, avant on s’envoyait plus simplement par airmail des cassettes et des bandes magnétiques, cela prenait juste un peu plus de temps.
L’échange de ficher c’est surtout une idée casse-gueule dès qu’il s’agit de construire des compositions et c’est le cas de Red Space Cyrod qui a des prétentions pop indéniables : ces deux là pratiqueraient le break core, le pimpo bimbo, le harsch noise, l’impro libertaire, l’abstract hip-hop, l’ambient mambo on s’en foutrait sûrement parce que l’on ne se rendrait compte de rien du tout, les joies de la musique assistée par ordinateur. Seulement voilà, Cyrille et Jay – vous permettez que je vous appelle par vos prénoms les gars ? – font de la musique avec de vrais couplets, des vrais refrains, des vraies mélodies et de vrais arrangements (oui). De la pop, je l’ai déjà dit, ou quelque chose dans le genre, en tous les cas quelque chose qui ne pourrait pas remplir ma tasse de thé à ras bord (mission impossible : je ne bois que du café par hectolitre et dans un mug, cela va de soit).
Le problème de la cohérence et de la pertinence, Red Space Cyrod s’y était cassé les dents le temps d’un premier album autoproduit, To Telescope, beaucoup trop long pour ce qu’il avait à dire alors qu’en même temps on sentait bien que nos deux garçons, justement, avaient voulu le faire dégueuler ce disque, et ça bouillonnait tellement fort d’enthousiasme qu’un EP deux titres avait suivi quasiment instantanément. ¡El Secundo! (on appelle ça la logique imperturbable des noms d’albums) poursuit avec le même mode opératoire mais cette fois ci la réussite est au rendez-vous. Je m’explique : ce disque, après un démarrage calamiteux – détail amusant, To Telescope débutait au contraire en trombe par un Red Space Noise, sorte d’hymne fédérateur, gai et entraînant pour nains de jardins dansant la polka sous champignons, avant de tomber dans les errements de la déliquescence – bref, ¡El Secundo! offre une collection de chansons bricolées, aventureuses, pop assurément mais avec une étrangeté qui leur fait honneur. Ainsi, régulièrement, les idées fusent (même lorsque elles ne sont guère nouvelles, tel le thérémine en guise de final sur Communicat) et sont appliquées avec fraîcheur et spontanéité, un comble pour un disque à la fois transatlantique et transcontinental. La première face de ce CD est à peine achevée que l’on est sous le charme copulatoire du bricolage à distance de Red Space Cyrod.
Comment ? Un CD ? Une première face ? Donc une seconde, aussi ? C’est que ¡El Secundo! a été gravé sur deux CDs de trois pouces, annihilant en un tour de main l’un des inconvénients majeurs du disque compact par rapport à ce bon vieux vinyle (aka ne plus être obligé de lever son cul pour changer de face, c’est encore pire avec le mp3 qui incite définitivement au zapping et à la musique facile). Ce type de présentation est l’une des spécialités de Xcrocs records – tiens, le label marseillais a aussi du eRikm à son catalogue. Donc la deuxième face d’¡El Secundo!, si elle n’est pas exempte de longueurs (Transillusion et dans une moindre mesure Pulsation, malheureusement placés l’un après l’autre), ne manque pas de perpétuer ce charme discret de la bidouille à mi chemin entre psychédélisme cheap et pop électronique, sieste lysergique d’un après-midi ensoleillé et poésie dreamy (le très beau Raining). C’est quand même pas mal de la part de deux types qui ne peuvent pas se voir mais arrivent quand même à s’entendre.
L’échange de ficher c’est surtout une idée casse-gueule dès qu’il s’agit de construire des compositions et c’est le cas de Red Space Cyrod qui a des prétentions pop indéniables : ces deux là pratiqueraient le break core, le pimpo bimbo, le harsch noise, l’impro libertaire, l’abstract hip-hop, l’ambient mambo on s’en foutrait sûrement parce que l’on ne se rendrait compte de rien du tout, les joies de la musique assistée par ordinateur. Seulement voilà, Cyrille et Jay – vous permettez que je vous appelle par vos prénoms les gars ? – font de la musique avec de vrais couplets, des vrais refrains, des vraies mélodies et de vrais arrangements (oui). De la pop, je l’ai déjà dit, ou quelque chose dans le genre, en tous les cas quelque chose qui ne pourrait pas remplir ma tasse de thé à ras bord (mission impossible : je ne bois que du café par hectolitre et dans un mug, cela va de soit).
Le problème de la cohérence et de la pertinence, Red Space Cyrod s’y était cassé les dents le temps d’un premier album autoproduit, To Telescope, beaucoup trop long pour ce qu’il avait à dire alors qu’en même temps on sentait bien que nos deux garçons, justement, avaient voulu le faire dégueuler ce disque, et ça bouillonnait tellement fort d’enthousiasme qu’un EP deux titres avait suivi quasiment instantanément. ¡El Secundo! (on appelle ça la logique imperturbable des noms d’albums) poursuit avec le même mode opératoire mais cette fois ci la réussite est au rendez-vous. Je m’explique : ce disque, après un démarrage calamiteux – détail amusant, To Telescope débutait au contraire en trombe par un Red Space Noise, sorte d’hymne fédérateur, gai et entraînant pour nains de jardins dansant la polka sous champignons, avant de tomber dans les errements de la déliquescence – bref, ¡El Secundo! offre une collection de chansons bricolées, aventureuses, pop assurément mais avec une étrangeté qui leur fait honneur. Ainsi, régulièrement, les idées fusent (même lorsque elles ne sont guère nouvelles, tel le thérémine en guise de final sur Communicat) et sont appliquées avec fraîcheur et spontanéité, un comble pour un disque à la fois transatlantique et transcontinental. La première face de ce CD est à peine achevée que l’on est sous le charme copulatoire du bricolage à distance de Red Space Cyrod.
Comment ? Un CD ? Une première face ? Donc une seconde, aussi ? C’est que ¡El Secundo! a été gravé sur deux CDs de trois pouces, annihilant en un tour de main l’un des inconvénients majeurs du disque compact par rapport à ce bon vieux vinyle (aka ne plus être obligé de lever son cul pour changer de face, c’est encore pire avec le mp3 qui incite définitivement au zapping et à la musique facile). Ce type de présentation est l’une des spécialités de Xcrocs records – tiens, le label marseillais a aussi du eRikm à son catalogue. Donc la deuxième face d’¡El Secundo!, si elle n’est pas exempte de longueurs (Transillusion et dans une moindre mesure Pulsation, malheureusement placés l’un après l’autre), ne manque pas de perpétuer ce charme discret de la bidouille à mi chemin entre psychédélisme cheap et pop électronique, sieste lysergique d’un après-midi ensoleillé et poésie dreamy (le très beau Raining). C’est quand même pas mal de la part de deux types qui ne peuvent pas se voir mais arrivent quand même à s’entendre.