Mais qu’est ce que c’est que ce label ? Je n’en sais foutre rien. Et en plus Provenance records ne semble avoir qu’une seule référence à son catalogue… mais quelle référence ! Jugez plutôt : les trois premiers albums des Beasts Of Bourbon réédités en version remasterisée (et oui), avec les habituels bonus c'est-à-dire les singles et EP contemporains des albums – seuls Sour Mash et Black Milk ont eu leur tracklisting rallongé, le premier album The Axeman’s Jazz est lui resté vierge comme au premier jour, véritable scandale puisque on rate ainsi deux inédits, Good Times et surtout une reprise de Sometimes Good Guys Don’t Wear White (mais ça se trouve encore en bootleg). Trois CDs regroupés dans un fourreau super laid reproduisant le même flycase que celui que tu commandes tous les ans au Père Noël et qu’il ne t’apporte jamais. Un livret de seize pages avec de chouettes photos de rockers désoeuvrés et vaguement à côté de la plaque (beaucoup de photos dans des bars ou autour d’une table encombrée de tout le nécessaire pour tromper sa vacuité, la routine quoi). Quelques textes aussi, pas réellement intéressants puisque ne compilant que des souvenirs d’anciens combattants et dont on se fout complètement (oui j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à jouer de la batterie sur cet album ou bien nous nous sommes rencontrés pour la première fois à un concert des Scientists).
Avec ce coffret on tient réellement le meilleur des Beasts Of Bourbon, dans l’ordre The Axeman’s Jazz (1984), Sour Mash (1988) et Black Milk (1990). Si autant de temps sépare les deux premiers albums c’est que le groupe n’était à l’origine qu’un side project réunissant Tex Perkins (chant), Spencer Johns (guitare, également dans The Johnnys), Kim Salmon (guitare, The Scientists), Boris Sudjovic (basse, The Scientists) et James Baker des Hoodoo Gurus à la batterie. Ça en fait du beau monde mais ce serait une erreur de parler de super groupe à propos des Beasts Of Bourbon : de passe-temps entre potes le quintet est devenu projet principal lorsque à la fois The Johnnys et The Scientists se séparèrent – une histoire tout ce qu’il y a de plus classique, le malheur des uns fait parfois le bonheur des autres.
Avec ce coffret on tient réellement le meilleur des Beasts Of Bourbon, dans l’ordre The Axeman’s Jazz (1984), Sour Mash (1988) et Black Milk (1990). Si autant de temps sépare les deux premiers albums c’est que le groupe n’était à l’origine qu’un side project réunissant Tex Perkins (chant), Spencer Johns (guitare, également dans The Johnnys), Kim Salmon (guitare, The Scientists), Boris Sudjovic (basse, The Scientists) et James Baker des Hoodoo Gurus à la batterie. Ça en fait du beau monde mais ce serait une erreur de parler de super groupe à propos des Beasts Of Bourbon : de passe-temps entre potes le quintet est devenu projet principal lorsque à la fois The Johnnys et The Scientists se séparèrent – une histoire tout ce qu’il y a de plus classique, le malheur des uns fait parfois le bonheur des autres.
C’est l’album Sour Mach, marquant le passage des Beasts Of Bourbon à la vitesse supérieure, qui attire définitivement notre attention. On ne peut pas négliger The Axeman’s Jazz prétendument enregistré en quatre heures si on en croit une légende persistante ni Black Milk bien trop produit et policé (ce son de caisse claire qui a si mal vieilli…), trop stonien aussi, mais Sour Mash leur est résolument supérieur : braillard, enfumé, boozeux, countrisant mais pas trop (The Hate Inside et sa slide guitar aigrelette), blues (Hard Work Drivin’ Man reprend tel quel le riff et le rythme de Mannish Boys), cabaret s’il le faut, graisseux le reste du temps. Sour Mach c’est aussi l’album sur lequel Tex Perkins chante le mieux, navigant entre Nick Cave (Hard For You qui aurait très bien pu figurer sur le Tender Prey des Bad Seeds) et Tom Waits (This Ol’ Shit ou Pig et son saxophone baryton), oscillant entre démesure de poivrot et décadence de dandy. Flathead (The Fugitive) est un instrumental rappelant toutes les déviances d’un Birthday Party tandis que sur Driver Man Tex Perkins et les Beasts Of Bourbon font un léger détour par le jazz – bien chargé en fumée bleu – donnant à Kim Salmon* l’occasion de nous gratifier d’un solo élégamment dissonant. Ce disque nous rappelle quelques fondamentaux en matière de rock’n’roll : sobriété, simplicité, mordant et respect des traditions blues, country et hillbilly (Elvis Impersonator Blues). Une vraie leçon, à ranger aux côtés des albums des Cramps ou du Gun Club. Et puis la vie, celle dont on rêve au son de Sun Gods, magnifique balade crépusculaire. Mythique.
* Et si c’était Spencer Johns qui jouait ces parties de guitares ? Après tout j’ai une chance sur deux de me tromper car je n’ai pas réussi à corroborer cette info.