lundi 24 août 2009

Masada Quintet featuring Joe Lovano / Stolas























On prend les mêmes et on recommence. Le Masada Quintet, autre super groupe de musiciens émérites du downtown new-yorkais, comprend dans ses rangs le pianiste Uri Caine, le contrebassiste Greg Cohen et le batteur Joey Baron. Le trompettiste Dave Douglas vient compléter le tableau et comme le nom du groupe l’indique c’est Joe Lovano et son ténor qui occupe la place de saxophoniste. A noter que John Zorn fait une apparition remarquée bien que déjà entendue maintes fois sur le sixième titre. Stolas -toujours et encore chez Tzadik- est le douzième volume de la série Book Of Angels, l’un des nombreux produits dérivés de Masada, groupe/concept auquel Zorn avait consacré toute son énergie à partir du milieu des années 90 et qu’il n’en finit plus de décliner depuis. Et de fait ce Masada Quintet est une version soft et sans saveur du Masada d’origine.
Revenons une fois de plus sur la piètre qualité des compositions de John Zorn pour le Book Of Angels, piètre qualité uniquement démentie depuis les quatre années déjà que dure cette nouvelle variation que lorsque l’interprète du disque possède suffisamment de personnalité pour imposer sa griffe et relever les débats : c’était le cas du Orobas de Koby Israelite (volume Quatre) ou du Xaphan de Secret Chiefs 3 (volume Neuf) et dans une bien moindre mesure le cas du semi raté Asmodeus avec Marc Ribot, Trevor Dunn et G. Calvin Weston (volume Sept). Trois disques d’écoutables sur une série de douze, la proportion est ridiculement basse mais correspondant assez bien au taux de réussite artistique des disques de John Zorn depuis une bonne dizaine (quinzaine ?) d’années.
Avec Stolas, la question de la personnalité des musiciens interprètes ne se pose tout simplement pas tant Joe Lovano est un instrumentiste peu passionné mais il est vrai guère soutenu par les coulures lénifiantes d’Uri Caine au piano. On a également du mal à reconnaître Dave Douglas autrement plus incandescent avec le Masada Quartet originel mais ici bien trop en retrait, bien trop timoré malgré un solo sur le septième titre qui donne quelques espoirs. La rythmique suit le même chemin sans encombre -où sont passées les polyrythmies tribales et explosives de Joey Baron ? Ce phénomène de nivellement par le bas est tellement systématique et prévisible, l’enchaînement des thèmes, des chorus, des soli est tellement routinier que l’exaspération laisse la place à une indifférence tout au mieux polie puis définitivement amnésique.